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sweetlullabies
5 juillet 2009

Yakanous...

Yakanous... que ça pouvait arriver un truc pareil. Jugez plutôt. Lundi soir, 21 heures passées... je rentre de mon dernier conseil d'école en espérant passer une bonne soirée avec l'Homme. L'équation ("enfants au lit"+ "Homme à la maison" + "à priori rien de prévu" = bonne soirée à 2) était trop évidente, il fallait bien qu'un truc nous tombe dessus. Mais ça, au moment où j'ouvre la porte de l'appartement familial, je suis loin de le concevoir... Je suis donc très étonnée d'être accueillie par un silence très inhabituel. Intriguée (où est le mâle si ce n'est devant la télé???), je file dans la chambre pour y trouver l'Homme (ou ce qui y ressemble fort) sous la couette (32°dehors) et brûlant comme la braise. Toute femme qui se respecte est titulaire d'un diplôme d'infirmière en chef (en tout cas, du point de vue de l'Homme, cela tient de l'évidence surnaturelle et mythique, du genre de celles que l'on ne penserait même pas à remettre en cause) et aurait fait ce que j'ai fait: brandir le thermomètre. Grimace désespérée de l'Homme. Gros yeux et moue sévère de l'infirmière en chef (qui a dit que les infirmières sont sexy??? elles sont sévères, point. Toujours en train de nous forcer à faire des trucs qu'on ne veut pas faire, parfois même des trucs douloureux). L'homme abdique et le thermomètre parle : 39.8. C'est là que l'infirmière fait valoir son expérience pour lâcher un diagnostique: malade. 39.8, toux, courbatures, frissons, maux de tête, grosse fatigue... GRIPPE.

Jusque là rien d'alarmant. Sinon que quand même on n'a pas idée d'attraper une grippe au mois de juin. L'homme est renvoyé sous sa couette avec un doliprane et l'ordre de se reposer. M'enfin.

Mardi matin. L'Homme ne va pas mieux. L'Homme est ronchon, plus silencieux encore qu'à l'habitude (au réveil, une pierre tombale est plus causante), et toujours brûlant de fièvre. Ok, je me décide à appeler le doc. Le Dr G, notre bon vieux généraliste à nous, médecin traitant déclaré comme il se doit à la CPAM, me pose quelques questions au téléphone, alors que j'essaie d'avoir un rdv (il a le même genre d'emploi du temps que moi). D'abord, le médecin est étonné, l'Homme n'étant jamais malade. Au grand jamais. On se souvient tous très bien encore de sa dernière grippe, qui date de 1999. On se souvient tous très bien de la date parce qu'il nous a pourri les fêtes de fin d'année et qu'il y a eu (paraît-il, j'ai été contaminée par le maudit virus et dormi 3 jours d'affilée) une terrible tempête au même moment. On n’a rien vu, rien remarqué de notre côté. Bref, le docteur G me demande très méthodiquement le détail des symptômes. En bonne infirmière, je m'exécute. L'Homme gémit à côté. L'Homme malade se limite à 4 modes de communication: il bougonne, marmonne, se tait ou gémit. Si votre homme ne sait plus communiquer autrement, c'est qu'il vous couve quelque chose (Attention : un homme en bonne santé peut très bien se taire, bougonner, marmonner ou gémir, mais en général, s’il est en bonne santé, il peut aussi râler, pester, ironiser, déblatérer, palabrer…) . Le médecin semble prendre les choses au sérieux et me demande de plus en plus de détails... jusqu'à ce que La question ne tombe... A-t-il (l'Homme) été en contact avec quelqu'un qui ait été récemment au Mexique ou aux Etats-Unis? L'Homme a entendu... Ironisant, il avoue que 2 couples parmi ses habitués sont rentrés du Mexique récemment...

Franchement, c'est une très mauvaise idée que d'avoir des clients qui reviennent du Mexique et de choper une grippe par-dessus... alors que la planète entière a les yeux rivés sur cette région du monde, de crainte de ne voir se développer une véritable pandémie…

Parce que tout à coup, le médecin a trouvé un créneau pour venir voir l'Homme à domicile. Là, tout de suite. Il arrive, qu'il me dit avant de raccrocher.

Et, contrairement à la tradition locale qui fait qu'un médecin qui vous dit qu'il arrive "tout de suite" se fait en fait attendre entre 2 et 3 heures, le mien, mardi matin, il est vraiment arrivé tout de suite. Avec un masque et des gants. "Simples précautions d'usages", qu’il a dit.

Autre SPU (simple précaution d'usage), il a contacté le chef du service des maladies infectieuses de l'hôpital de Strasbourg (tout beau tout neuf soit dit en passant), le Dr H. En fait, c'est une série de SPU qui vont nous tomber dessus en moins de 20 minutes, le temps d'avoir plus de détails sur ce que l'Homme a en fait et surtout, sur ces clients qui revenaient du Mexique. Connaissez-vous leurs noms? Quand sont-ils revenus du Mexique? Quand les avez-vous vus pour la dernière fois? Avez-vous un moyen de les contacter? Mon doc est en fait un agent de la CIA.

Ça aurait pu être amusant. En fait, j'avoue, j'ai trouvé ça très divertissant sur le moment. Surtout que notre nouveau Docteur Bond n'arrêtait pas de ponctuer chacune de ces phrases inquiétantes d'un: "mais ne vous inquiétez pas, on ne pense pas du tout à la grippe A, SIMPLE PRECAUTION D'USAGE". En réalité, ça allait très vite devenir beaucoup moins drôle.

Quand, par exemple, Docteur Bond nous a annoncé que, SPU, l'Homme devait aller faire des prélèvements à l'hôpital, dans le fameux service du Docteur H. Que nous devions, SPU, nous rendre avec de jolis masques blancs, à l'hôpital donc, mais pas tout de suite, à 13H15, le temps de vider la salle d'attente, et qu'en attendant les résultats, SPU, nous ne devions avoir aucun contact avec le monde extérieur.

Loulou a donc fait l'école buissonnière. Moi, je ne travaillais pas ce jour-là. Ouf, je ne me voyais pas annoncer la quarantaine à l'IA. Belle-maman a été incorporée de force dans la quarantaine, puisque l'Homme n'était absolument pas en état de conduire et qu'il fallait bien quelqu'un pour garder les enfants. Belle-maman a été ravie d'apprendre que le port du masque était obligatoire. Beau-papa a joué les coursiers invisibles pendant toute la durée de la quarantaine, entre la pharmacie, le supermarché et tout le toutim. Il allait faire sa course et déposait discrètement ce que nous lui avions demandé devant la porte avant de filer en douce pour ne surtout pas entrer en contact avec nous, SPU.

Tout ça pour vous dire qu'une quarantaine, c'est pas la joie.

12h45. Départ, avec nos jolis masques blancs, pour l'Hôpital. Tout beau tout neuf, toujours immense. Comme dans tout hôpital qui se respecte, tout est extrêmement bien indiqué. Là, les voies pour ambulances, taxis et bus, là, votre voie. Un signe Parking tout au fond, évidemment. A droite et à gauche, une multitude de jolis petits panneaux qui vous indiquent « SERVICE ONCOLOGIE B entrée 2, SERVICE MEDECINE A entrée 4, SERVICE MEDECINE D'URGENCE C, entrée 4bis ». Je n'ai jamais rien compris aux hôpitaux. Avec nos jolis masques (non, il ne s'agit pas d'un hommage à Mickael Jackson), nous nous sommes donc perdus. Une infirmière a cru avoir enfin trouvé le patient qu'elle attendait, et a bondi tout à coup devant nous :

"Vous êtes là pour la greffe?" nous demande-t-elle, toute guillerette.

Ben non. Grosse déception de son côté.

Mais elle nous indique quand même que nous sommes à peu près à l'exact opposé de l'endroit où nous devrions être puisque nous devons nous rendre (tenez-vous bien) au NHPC service Médecine D, entrée A. Ben bien sûr.

On a fini par trouver. On était attendu. Là encore, discours "SPU", prélèvements, interrogatoire, paperasse courante (quoique très facilitée, je dois dire... Ils n'avaient pas l'air de vouloir nous garder). Il semblerait que le NHPC soit en fait une filiale de la CIA. Nous n'avons jamais pu rencontrer le mystérieux DR H., chef de service, toujours au téléphone avec les uns et les autres au moment de l'interrogatoire, mais déléguant les basses besognes (le prélèvement) au DR L. Evidemment, en dehors du quidam qui ne savait pas ce que nous venions faire là, tous ceux que nous avons croisés étaient masqués. Ils nous ont même offert quelques masques de plus, au cas où. Et promis les résultats pour la soirée.

La quarantaine a duré jusqu'au lendemain 17H. Of course.

Evidemment, l'Homme n'avait qu'une banale grippe très ordinaire. Et moi je croise les doigts pour ne pas l'avoir attrapée parce que moi, je pars en vacances bientôt! nan mè!!!

Mais franchement… yakanous… non ?

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Commentaires
L
rhoooo ben ça alors !!!! heureusement que ct qu'une vilaine grippe banale pffff
A
Eh beh ça alors, faut le faire quand même!! Sacré chérinou, tu t'en souviendras de cette dernière grippe lol <br /> Eh moi qui me demandais où tu étais passée, hihihi<br /> je vous fais de gros bisous
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