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sweetlullabies
7 mai 2008

Flashback: naissance d'un Loulou

24 octobre 2005... Je suis à un peu plus de deux semaines du terme et tout le monde t'attend avec impatience, mais certainement pas autant que moi... Tout est prêt pour ta venue et j'ai hâte de voir ton petit lit à barreaux "occupé", de te rencontrer et de commencer à écrire avec toi, notre histoire à 3. Ce soir, je suis un peu déçue, nous rentrons vers 1h du matin de la clinique après un vrai faux travail.

25 octobre... Ton arrière-grand-mère et ton grand oncle trépignent et n'en peuvent littéralement plus... C'est aujourd'hui leur anniversaire et l'un comme l'autre adorerait te voir pointer le bout de ton nez aujourd'hui... Moi aussi... J'ai tout essayé. J'ai fait le ménage de fond en combles et l'appartement est nickel, toutes tes affaires sont prêtes et moi je traîne en croisant les doigts pour que tu te décides un peu plus tôt que prévu... On m'a même conseillé de manger un ananas pour accélérer les choses, qu'à cela ne tienne, je cours en acheter un... Mais gygy, avec qui nous avons rendez-vous aujourd'hui, n'est pas du tout prêt à encourager mes espérances... Le col est bien fermé, nous en avons encore jusqu'au terme, dans plus de deux semaines. Je suis très déçue... Il m'explique même comment se passeront les choses après terme... Je vais devoir pointer tous les jours à la clinique jusqu'à ce que tu te décides à découvrir le monde. Papa, fidèle à lui-même, prend les choses plutôt bien... Moi, je suis très déçue, j'étais convaincue que les choses avaient bougé depuis qqs jours et comme l'impression que ta naissance approchait...

18 heures: Je viens tout juste de raccrocher le combiné du téléphone, je tenais à prévenir mon oncle préféré que tu n'étais pas décidé à lui voler la vedette pour son anniversaire. Une belle contraction se fait sentir, et me fait sourire... Et si? Je décide de ne pas y prêter attention, pour surtout ne pas retourner à la clinique pour rien, mais je croise les doigts pour que cette contraction soit la première d'une longue série... La soirée passe ainsi, je me suis installée très confortablement dans mon canapé et l'air de rien, je surveille du coin de l'oeil. Les contractions ne s'arrêtent pas et sont plutôt régulières, toutes les 25 minutes, elles sont tout à fait supportables et je serais si heureuse de te rencontrer cette nuit que je ne prends rien pour les atténuer... J'espère sincèrement que le travail a commencé...

23 heures: Une contraction plus forte que les autres me plie littéralement en deux.  J'avais entamé une petite promenade dans l'appartement, mais me voilà stoppée net au beau milieu d'un couloir. Je m'allonge, supportant mieux les vagues successives dans cette position, et je prends deux spasfons... La sage-femme m'a prévenue, si les contractions ne s'arrêtent pas avec 2 spasfons et un bon bain chaud, c'est que le travail a commencé...J'espère sincèrement que les spasfons n'agiront pas...

26 octobre, 1 heure du matin: les contractions ne m'ont pas lâchée malgré les spasfons mais restent constantes, et régulières: toutes les 7 minutes maintenant... Je me décide à prendre un bain... Et c'est dans la baignoire que chéri me retrouve en rentrant de son travail un peu plus tard... Je lui explique ce qui se passe mais il ne s'affole pas... Il m'écoute d'une oreille, encore sous l'effet des pronostics de gygy... En prime, les contractions semblent s'être arrêtées, et nous allons nous coucher.

4h du matin: Elles ne s'étaient pas arrêtées et sont revenues très vite plus fortes et plus fréquentes... J'en ai toutes les 4 minutes. Mon homme dort à côté de moi et je me dis que tant que la situation est gérable, j'ai un peu de temps... Mais le compteur s'affole, voilà qu'elles s'intensifient... toutes les 3 minutes, une nouvelle vague se fait sentir... ça fait 10 heures que ça dure et je me décide à appeler la clinique... La sage-femme est très calme et me fait douter, je lui ai exposé la situation mais elle me répond que si je veux venir, je peux sans pb. Si je veux attendre, je peux aussi bien rester chez moi... Serait-ce un faux travail? Je me décide à réveiller chéri-chéri (ravi d'être tiré du lit à cette heure) et j'ai à présent l'intime conviction que c'est le moment... tu arrives. A tel point que je pense même à prendre, cette fois, mon sac, ma brosse à dents et le doudou que ton papa a prévu pour toi... Je suis bien la seule à y croire... Mon cher et tendre ne pipe pas mot dans la voiture... Je le connais suffisamment bien pour savoir ce qu'il en pense, c'est encore une fausse alerte et demain il travaille... Et gygy a dit qu'on irait au bout! Les contractions s'atténuent, je me dis que si ton père a raison, il ne va pas être content... J'entends déjà les vannes demain matin...  Il faut que ce soit le moment...

4H30: la sf nous accueille à la clinique et m'installe directement en salle d'accouchement. Elle ne voulait pas m'affoler au téléphone mais elle savait que je serai là dans la nuit. Elle m'examine et bingo: mon col est à 4 cm!  Elle nous annonce que c'est pour aujourd'hui... Nous échangeons un regard ému: tu seras bientôt parmi nous, dans les yeux de ton papa, je peux lire la surprise... Il ne s'y attendait pas: il sera papa aujourd'hui...  Je gère toujours très bien les contractions et la sf me demande si je veux qu'on pose une péri... Je n'hésite pas longtemps et je ne l'écoute pas quand elle me dit que je peux très bien gérer comme ça sans, jusqu'au bout... J'ai un peu peur de ne plus supporter la douleur et de ne plus avoir ce recours de dernière minute si j'en éprouve le besoin plus tard... Je demande donc à ce qu'on appelle l'anesthésiste... Les choses ne se passent pas très bien et il a beaucoup de mal à poser la péri magique... Elle ne fonctionnera pas correctement et surtout, je n'en sentirai les effets que d'un côté... C'est un échec et allongée sur la table, je me sens mal, je fais un malaise, il va falloir que je me mette sur le côté... Malgré tout, les contractions restent supportables et se rapprochent...

8h: La sf repasse voir comment je me porte. Mon col est ouvert à présent et tu devrais pouvoir sortir mais... tu es remonté... La position dans laquelle je suis ne facilite pas ta descente et il va falloir commencer à pousser en espérant que tu vas trouver ton chemin. Nous savons que c'est la dernière ligne droite et que tu seras bientôt là, l'excitation est à son comble... les contractions s'enchaînent à présent et je n'ai plus de répit entre les différentes vagues, maintenant très douloureuses puisque tu es mal placé et que ma position n'est pas idéale...

9h: Voilà une bonne heure que j'essaie de te mettre au monde mais tu refuses de descendre. Je n'en peux plus, la douleur, que je sens plus nettement du côté gauche, me perturbe et j'ai l'impression que tu es coincé.. La sf commence un peu à s'affoler, cela ne devrait pas durer si longtemps, tu pourrais en souffrir et moi je m'épuise. Elle appelle gygy, je reprends un peu confiance.

10H06: Je sens une douleur très violente et gygy me regarde en souriant et me dit! "Vous sentez? là où vous avez mal, c'est sa tête". La douleur était immense mais tout à coup, après ces quelques mots, je ne sens plus rien et je retrouve toutes mes forces... Tu arrives!Quelques secondes plus tard, te voilà enfin parmi nous...

Tu es magnifique et tu ne tardes pas à te faire entendre... Tu râles et tu as bien raison, nous venons de vivre une drôle d'aventure tous les 2. Je suis très émue, je te dévore des yeux: tu es là, c'est toi que j'attendais, mon petit homme... Mon coeur de maman se remplit d'émotions en tout genre... je t'adore déjà, c'est le coup  de foudre. Très vite, ton papa te prend lui aussi dans ses bras. Vos regards se soudent, c'est une première rencontre, le tout début de l'histoire. Nous allons apprendre à nous connaître, nous avons tout le temps, toute une vie, mais pour l'heure, le temps est suspendu. Nous restons ainsi 2 heures à faire connaissance, coupés du monde. Instant magique.

12h: On nous ramène dans notre chambre. Il est temps à présent d'annoncer la grande nouvelle autour de nous. Arrivé en pleine nuit, personne, sinon l'employeur de papa, ne sait que tu étais sur le point d'arriver... tout le monde t'attend encore pour le mois de novembre. Je demande à mon homme s'il veut prévenir ses parents. Emu, il m'explique qu'il n'y arrivera pas... Ta grand-mère t'attend depuis si longtemps, l'émotion sera si grande, il ne s'en sent pas capable. Je prends le relais. Je m'attends aux pleurs de belle-maman mais je tombe sur ton grand-père... Au téléphone, je lui annonce qu'il y a quelqu'un à côté de moi à qui il tarde de rencontrer son papi... J'entends des sanglots et mon beau-papa qui tend le combiné à mamie parce qu'il est trop ému... Qui a parlé de sexe "faible" en parlant des femmes? Dans la foulée, j'appelle ma maman... Elle aussi, très émue. Elle est à son travail, et fidèle à elle-même, elle annonce la nouvelle à toute l'assemblée autour d'elle alors que je suis encore en ligne... Ils seront les premiers à venir te voir... Suivis de très près par nos amis les plus proches et plus particulièrement par ton parrain (et son épouse, ma grande amie Odile) et ta marraine, elle aussi très émue.

Ce 26 octobre, ma vie nos vies ont été complètement chamboulées. Je ne sais plus ce qu'était ma vie d'avant (pourtant c'était hier) et une immense émotion sera immanquablement au rendez-vous à chaque fois que j'évoquerai cette nuit et cette matinée mémorables où nous sommes devenus parents, où TU as fait de nous des parents. Je sais qu'il en est de même pour ton père. Un grand amour, indéfectible, est né.   

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