Les aventures de maman

Comme vous le savez déjà, Strasbourg est en totale effervescence depuis plusieurs jours (semaines?)... Il semblerait que tous les flics, CRS et militaires de France (gendamerie comprise) aient quitté leurs planques pour veiller la capitale alsacienne. De source sûre (L'édition des DNA du 3/4), sur 61 compagnies de CRS en France, 48 étaient à Strasbourg pour le sommet...

Les dernières rumeurs parlent de deux agents pour chaque strasbourgeois (mais il faut dire que la plupart des autochtones ont choisi l'exil).

Lundi soir, moi, je devais passer prendre ma chère tante à la Gare, au beau milieu de tout ce cirque. Pas de surprise, donc, quand je suis arrivée sur la Place de la Gare, où l'on comptait plus de CRS au m² que de touristes. Moi et ma petite Tuture, nous n'avons pas sourcillé un instant, et nous nous sommes engouffrées sans méfiance dans le parking souterrain sous la place (grossière erreur). Le temps d'attendre le TGV en provenance de Marseille, annoncé avec un retard d'une petite dizaine de minutes (une feinte - il était bien à l'heure), d'embarquer la Téta de Loulou, et zou, nous repartons...

Enfin, on tente le coup.

Parce que dans la montée, plus de jus. Tuture ne répond plus. Me voilà donc à 2 mètres de la sortie, en pleine montée, à quelques pas à peine d'un des plus gros boulevards de la ville et surtout, juste sous le nez d'un joli fourgon de CRS, coincée. Je ne sais pas faire les choses à moitié, et Titine non plus, puisqu'elle me refusait jusqu'à l'usage de mes feux de détresse. Grosse protestation de la Twingo qui nous suivait. J'entends la conductrice m'asséner quelques délicatesses, avant que la dame ne comprenne enfin le topo...

Téta sort en trombe, me jetant un "je vais te pousser". Je reste dubitative. Téta (pour ceux qui ne la connaissent pas), c'est un tout petit mètre 48 et 42 kilos à la sortie de la douche... ben bien sûr. Elle a quand même vite admis qu'il valait mieux rameuter quelques passants fort prestes à donner le coup de pouce salvateur... Zou! V'là Titine joyeusement stationnée entre la sortie du fameux parking souterrain et celle d'un dépose-minute constamment embouteillé. On gêne, c'est évident, mais je ne peux pas mieux faire.

C'est là, évidemment, que je brandis mon portable pour prévenir le monde entier de LA tuile. Enfin, avertir l'Homme et la Maif, déjà, ce serait bien... parce que le mobile, lui non plus, ne veut plus rien savoir... Non, je ne fais vraiment pas les choses à moitié...

Bref, on court à droite, à gauche, arrêtant les passants, quémandant quelques minutes sur leur forfait mobile pour prévenir quelqu'un. Je vous passe le fait que je ne connais toujours pas mon nouveau numéro de fixe, ni le numéro du portable de l'Homme, et que donc les seuls numéros que nous ayons sont ceux de mes beaux-parents... Lesquels sont au restau pour l'heure et ne se doutent pas un instant que dans quelques secondes, le portable retentira, suivi de la conversation la plus laconique qui soit (le seul monsieur que j'ai trouvé pour me prêter un portable était sur le point d'embarquer dans un véhicule qui quittait le fameux dépose-minute, ça ne s'invente pas!)... Ce qui donnait donc:

- "A.??? Je suis en panne, place de la Gare, pas le numéro de la maison et on me prête un téléphone, je ne peux pas parler"

Sous-entendu: "Au secours!"

Mais beau-papa a - heureusement - de la suite dans les idées et me répond dans la foulée:

"J'arrive!" (ouf!)

Ceci juste avant de planter le serveur avec ses cafés et de filer déposer belle-maman avant de prendre la route.

De notre côté, on retrouve un peu notre calme légendaire, l'essentiel est fait. La Maif peut attendre encore un peu.

Et c'est à ce moment précis - après la bataille n'est-ce pas?- que les portes du fourgon de CRS (juste devant lequel nous étions stationnés) s'ouvrent sur 4 CRS en uniforme.

"Zêtes en panne madame?" (Quelle perspicacité!)

Ce à quoi, ma tante, dont la repartie n'a d'égale que la mienne, répond:

"Dites, on cherchait du monde pour pousser!"

Sans répondre, les compagnons s'alignent devant ma tite Corsa adorée, sans broncher.

J'avoue, un fou rire s'est emparé de moi devant la scène... Titine gardée par non pas 1, ni 2, ni 3, mais bien 4 CRS et les mines éberluées des autres automobilistes (Les VIP circulent-ils en CORSA à présent? ou les terroristes auraient-ils changé de look???), il ne m'en fallait pas plus... Et ma crise des zigomatiques est ponctuée (pour ne pas en rajouter) par un "On risque pas de se faire agresser!" de ma tatie à moi...

Au final, Titine a décidé de redémarrer vint minutes plus tard (mais mes clignotants, eux, n'on jamais voulu reprendre) et beau-papa nous a joyeusement escortées jusqu'à la maison (en réalité, nous formions un convoi - exceptionnel!- formé d'un fourgon de gendarmes, suivi de près par ma Titine, puis d'un panier de CRS, de la laguna de beau-papa qui lui-même était filé par un autre fourgon de gendarmes... Dicrétion assurée)... Elle (Titine!) est actuellement entre des mains expertes et nous attendons le diagnostique pour comprendre enfin la panne mystérieuse... L'homme, lui, évidemment, parle déjà de l'envoyer à la Casse...  C'est peut-être ce qui explique que Loulou me suggère d'acheter une 2ème voiture à  son papa?

Comments

[laeti]

et bien quelle histoire Belle maman ne t'en a pas trop voulu ??? Par contre c toujours pareil les flics arrivent toujours apres la bataille !
rhaaaaa
biz