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sweetlullabies
22 mai 2009

Piégée

Le petit Martin était un affreux petit puceron zozotant et bien encombrant. Il devait être de 3 ou 4 ans notre cadet et nous suivait religieusement (et contre notre gré) dans toutes nos aventures. Avec sa nuée de tâches de rousseur, son sourire édenté de petit du CP, nous le méprisions au moins autant qu'il nous admirait. Nous étions horribles, je vous l'accorde, mais dans le genre, il valait son pesant d'or. Imaginez une petite chose pleurnichante, braillante, gémissante, ronchonnante et larmoyante... Nous prenions sur nous, nous faisions des efforts et nous ne le rejetions pas, puisque nous étions "les grands" et que c'était visiblement ce que les P.A.R.E.N.T.S attendaient de nous, ...mais Martin était objectivement pénible.

Ce jour-là, il s'était même surpassé. Je suis - et j'ai toujours été- d'un naturel plutôt patient. Mais ce jour-là, je ne sais plus trop comment au juste, il avait réussi l'impossible: me faire sortir de mes gonds. Pour lui donner une leçon, sous l'impulsion de la colère la plus noire, je l'avais littéralement enfermé au fond du garage de ma maman, où nous étions en train de jouer.

Le plan A était de le laisser mariner quelques secondes avant de courir chercher les clés dans le cagibi, où elles étaient toujours religieusement rangées. La colère et l'impulsion ne sont pas de très bonnes conseillères. C'est ce que j'eus le malheur de découvrir au moment même où je me rendis compte que les clés s'étaient volatilisées.

Plan B. Supplier le propriétaire (pendant que Martin marinait toujours) de me prêter le double sous un falacieux prétexte. Grosse découverte: le propriétaire ne possédait pas de double (ou m'avait raconté un énorme bobard pour ne pas me les prêter).

Ce n'est qu'après de très longues minutes et sous la pression croissante (1) Martin était désormais réellement enfermé dans le garage 2) il fallait prévenir l'autorité suprême - ma mère-  de l'affreuse bêtise 3) les copains n'étaient plus du tout d'humeur à en rire), j'adoptai finalement le plan C. Qui n'était plus un plan, en fait, mais bien une capitulation... Il s'agissait d'appeler maman.

Imaginez. Il fallait la déranger, alors qu'elle travaillait. Avouer l'ultime bêtise. Lui demander de rentrer avec les clés parce que j'avais enfermé le petit voisin, un petit garçon de 6 ans, dans le garage.

Je pense que ma maman à moi a probablement dû se faire énormément de soucis pour "mon avenir"... Et qu'à ce moment précis, elle n'aurait pas imaginé une seconde qu'un jour on me confierait une trentaine de jeunes innocents... 

PS/ Je vous rassure, je n'enferme pas mes élèves. Ni dans le garage du directeur, ni dans un placard, pas même dans la salle de classe...

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Commentaires
L
hé bien !!! avec toi ct pas de tout repos lol<br /> je comprends parfois ton envie d'enfermer tes eleves lol <br /> bisous ma belle
M
PS/ Je vous rassure, je n'enferme pas mes élèves. Ni dans le garage du directeur, ni dans un placard, pas même dans la salle de classe...<br /> <br /> <br /> --------->mais c'est pas l'envie qui t'en manque :-D
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